La rentrée s’annonce plus que compliquée. Nous sommes confrontés aux décisions arbitraires d’acteurs qui nous dépassent, de l’épidémie de covid aux réactions des gouvernements et aux décisions budgétaires des grandes entreprises. Rien n’est plus stressant et démotivant que ce sentiment de n’avoir aucun contrôle sur nos trajectoires, ni ne discerner aucun futur enthousiasmant.
C’est dans des périodes pareilles que la pensée lean est la plus précieuse. Si l’on vit la vie comme l’occasion de réaliser ses plans et ses projets, d’obtenir des autres ce que l’on désire, dans nos termes, exclusivement, alors, effectivement, les crises qui s’enchaînent ne sont qu’une suite de bâtons dans les roues, de revers et de frustrations.
Mais si l’on adopte l’approche lean de challenge et kaizen, la période est stimulante. Elle nous présente des challenges auxquels nous pouvons répondre avec intuition et initiative. Nous sommes à l’heure actuelle en train de préparer le premier Lean Summit en ligne, et quelle richesse de nouvelles questions, d’occasions de revoir ce que l’on pensait acquis, de nouvelles directions de pensée ! Les crises en série sont aussi l’occasion d’aider les autres plus en difficulté que nous et de se rendre utile.
Du point de vue du lean, la réponse au challenge ne se formule pas seul ou seule dans son coin, mais en collaboration avec ceux qui nous entourent. Le point de départ est le kaizen : améliorer par petit pas ce que nous faisons déjà pour le réorienter vers les challenges auxquels nous faisons face. Ce sont de nouvelles discussions, de nouvelles idées, qui nous permettent d’approfondir nos connexions et travaillant ensemble au front et en se découvrant de nouveaux talents – ce qui approfondit la confiance mutuelle. La nouvelle série de book clubs lancée en plein confinement par Anne-Lise Seltzer a été l’occasion de se replonger dans les fondamentaux du lean mais également de découvrir de nouvelles voix. J’attends avec impatience le book club avec Katie Anderson, dont le premier ouvrage porte sur… la carrière d’Isao Yoshino, un de nos sensei !
Pour paraphraser Star Wars, de notre focus dépend notre réalité. Oui, il est tentant – et séduisant – de se laisser emporter par le catastrophisme anxiogène des réseaux sociaux. De se laisser irriter par l’incompétence et l’arbitraire des gouvernements. De se laisser envahir par la frustration incessante des politiques absurdes de nos grandes entreprises de plus en plus dirigées par des financiers qui ne comprennent rien à rien avec une brutalité banale et insensible.
Mais il est aussi possible d’adopter la pensée lean pour soi-même : quels sont mes grands challenges pour cette rentrée ? Sur quoi suis-je en train de me faire bousculer et où dois-je réagir ? Que dois-je apprendre pour mieux répondre à ces challenges ? Par quel petit pas concret puis-je commencer ? Formuler les problèmes, leur coller une étiquette, fait baisser le niveau d’anxiété et agir concrètement permet de se retrouver, et retrouver du plaisir à ce qu’on fait, même si la situation est défavorable.
Il est temps de se faire confiance et de réapprendre à être heureux sans raisons.
Michael Ballé
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