Les ingénieurs en chef chez Toyota

Les ingénieurs en chef chez Toyota

Cher Coach Gemba,

Nous entendons souvent dire que les ingénieurs en chef de chez Toyota n’ont aucun pouvoir. Vraiment ? Alors, comment ça marche? Pourquoi une telle organisation? Quel problème cela résout-il?

Pas de pouvoir formel ne signifie pas de pouvoir, mais oui, ce que l’on me dit, c’est que les ingénieurs en chef de Toyota (IC) n’ont aucune autorité formelle sur les concepteurs dans leur projet, ce qui ne signifie pas qu’ils n’ont pas une grande influence.

Comme le souligne Takao Sakai dans son nouveau livre, Le secret derrière le succès de Toyota, il n’y a pas de plus grand gaspillage qu’un produit qui ne se vend pas. Il soutient à juste titre que le mouvement Lean est de loin trop axé sur la fabrication et oublie que 90% de la valeur est conçue en amont, dans le développement de produits (je recommande fortement le livre si vous voulez en savoir plus sur la notion d’ingénieur en chef). Le développement de produits génère des informations de conception, qui sont ensuite réalisées avec plus ou moins de bonheur en production.  Il est essentiel d’avoir de bonnes usines pour :

  1. Interpréter correctement les informations de conception et ensuite (analyse de la valeur)
  2. Donner un bon retour aux ingénieurs pour le prochain produit (ingénierie de la valeur).

Quel est le problème que nous essayons de résoudre? Afin de réussir dans son marché cible, cinq problèmes doivent être résolus correctement :

  1. Attractivité : quelles caractéristiques les clients tiennent-ils pour acquises (dont l’absence est rédhibitoire à tout achat). L’attractivité est un mélange complexe de besoins permanents et de mode.
  2. Coût : Le prix du marché des produits est généralement plus ou moins fixé, et si l’entreprise veut gagner de l’argent, elle doit gérer le coût global du produit ou du service afin de réaliser un bénéfice. Et il faut considérer le coût global. Pensez par exemple, au budget marketing d’un film hollywoodien en plus du budget de production.
  3. Conformité : Chaque pays et chaque industrie a des normes et des pratiques réglementaires différentes, et au-delà de leurs fonctionnalités et de l’intérêt qu’ils suscitent, les produits doivent également respecter diverses réglementations.
  4. Technologie du produit : Pour offrir des caractéristiques attrayantes, les choix technologiques doivent être faits, dans contexte de compromis constant entre performance, fiabilité, (qualité) et coût total – tant pour l’utilisateur que pour la production.
  5. Technologie de production : une fois les technologies de produits choisies, de nouveaux choix doivent être faits en termes de technologies de production, et même dans des processus physiques similaires. Par exemple, voulons-nous une presse à haut volume ou une presse plus petite et plus lente pour faire des pièces une par une.

Par la nature même de la technologie, les produits technologiques sont le résultat d’un maillage de diverses spécialités. Personne ne peut maîtriser tous les domaines, et plus le produit est de haute technologie, plus la spécialisation des connaissances est importante, c’est inévitable. Être le meilleur au monde dans une spécialité, c’est surtout s’engager personnellement dans ce domaine au détriment des autres.

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Traduit de l’américain par Nicolas Villemain et François Lopez

Source : https://www.lean.org/balle/DisplayObject.cfm?o=4677

 

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